Fichier TEI obtenu à partir du fichier Transcriber CFPP2000 [Mo-01] Andre_Morange_H_58_Mo.trs090120utilisateur1lien au quartier et arrivée des parentsla convivialité liée à la diversitéune vie d'immeublel'émigration dans les années cinquantel'influence du manouchel'héritage portugaisabsence de communautarisme 1950-1970sortie du communisme familialgestion communiste de Montreuilembourgeoisement de Montreuilimmigration et changement des commercesdisparition des ateliers et de la culture ouvrièrescolarité carrièrereligion, voile et burkacrise économiqueenfance à Montreuil années 60bande de blousons noirséquipements collectifsspectacles africainsespaces vertsles animauxpropretésécuritédéplacementsinformations sur le quartier25
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voilà je crois qu' c'est bon ah cette fois c'est réglé pas d'test à faire particuliè- particulier oui euh on va juste vérifier qu' votre voix passe aussi bien qu' la mienne d'accord donc euh je suis André Morange c'est bon c'est parfait allons-y alors et bien écoutez allons-y j'vous écoute alors
oui donc euh j' voudrais d'abord savoir comment vous ou vos parents vous étiez arrivés à Montreuil puisque pour moi vous êtes d'abord un oui habitant d' Montreuil oui c'est ça donc en fait oui donc je suis né à Montreuil euh en mille neuf cent cinquante et un rue d' Paris là justement et j'ai habité pendant vingt ans euh au quarante-quatre au quarante-quatre rue d' Paris au deux au deux deux cent quarante-quatre rue d' Paris pardon excusez-moi euh O.K.? mes parents alors ma mère vient de de de la province euh de l'Oise euh ils ont ma mère est arrivée là euh pendant la guerre de quatorze je crois quand sa mère est arrivée à Montreuil pendant la guerre de quatorze elle est née en mille neuf cent dix-sept et mon père euh habitait à Montgeron il est issu de d'une famille portugaise qui a(migré, émigré) dans les années trente à cause de Salazar et puis enfin de des problèmes politiques d'accord ? et et donc Montreuil c'était un choix c'était c'était c'est une nécessité économique j' crois oui et alors vous euh donc au début l' problème ne s'est pas posé vous avez vécu je suis né là là et vous partez j'ai vécu là donc les premières vingtaines les vingt premières années d'accord ensuite j'me suis marié je suis allé en banlieue en Seine-et-Marne très exactement vivre une dizaine d'années et je suis revenu vivre à à Montreuil ensuite oui jusqu'à il y a deux ans où j'ai déménagé il y a deux ans et pourquoi déménager ? pour des raisons familiales parce qu'en fait j'ai j'ai une petite fille depuis deux ans et demi là et nos enfants euh enfin une partie d' nos enfants habitaient en Seine-et-Marne donc on s'est rapprochés d'eux pour s'occuper d'notre petite fille voilà d'accord donc ça n'est pas du tout une volonté d'quitter Montreuil non vous y étiez plutôt bien ? oui oui ? ben oui oui toujours n'importe comment je c'est ma ville entre guillemets c'est la ville c'est c' qu'on appelle on parle de racines pour moi les racines c'est ça c'est le c'est le fait d'être d'être né quelque part tout Montreuil ou ce quartier non justement ce quartier c'est paradoxal mais enfin non en connaissant bien Montreuil euh c'est vraiment c' quartier c'est le quartier de de son enfance enfin bon voilà quoi l'quartier où on a bon voilà et vous n' regrettez pas trop d'être parti
bah non (enfin, parce que) bon y a quand même le fait de s'occuper de ses d'ses petits enfants c'est bien maintenant j' regrette toute la convivialité qu'y avait à Montreuil qui j'allais n'existe plus vous demander c'qui vous plaisait ben la convivialité euh la diversité euh tout c'qui fait qu'une ville peut euh peut s'enrichir quoi c'est quoi la convivialité ? comment ça s'marque ben c'est les différences de culture non mais apprendre si vous voulez euh la culture des autres ça c'est très important et pouvoir discuter avec les gens d' son immeuble alors c'est ça naturellement vous aviez une vie d'immeuble réelle ?
très réelle très agréable où on di- où on pouvait discuter euh très facilement où c'était c'qui est plus du tout l' cas là où je suis c'est des ce sont des pavillons individuels la mentalité n'est pas la même elle est plus bourgeoise entre guillemets qu'ouvrière X enfin c'est plus du tout les mots adaptés mais vous voyez la différence entre euh tout à fait beaucoup de spontanéité maintenant quand vous dites "discuter" ça s' faisait s- sur l'pas de la porte pas forcément ou on s'invitait on pouvait on s'invitait aussi XX prendre l' café et bien sûr dans l'immeuble ? dans l'immeuble oui y avait en fait c'é- on on on réfléchissait pas à ça c'était spontané on venait prendre un café on discutait sur (l'plat,le pas) d'l'immeuble ça dépendait du d'XX des circonstances mais euh voilà la la convivialité qu'on avait à cette époque là mais qui qui perdu- qui a perduré très longtemps XX qui existe encore certainement mais quand vous êtes parti vous aviez l'impression qu'c'était déjà en train d' se défaire ? non non ? non vous l'avez perdu en déménageant oui euh et qui vivait dans l'immeuble alors moi c'était vous avez parlé du plaisir d'la diversité alors quand j'étais jeune
alors quand j'étais jeune euh l'émigration n'était pas encore comment dire y avait pas y avait pas un phénomène d'émigration dans les années cin- au début des années cinquante les les les comment dirais-je euh enfin mes souvenirs parce que ils sont ils sont quand même assez j' vous disais tout à l'heure diffus les cafés étaient tenus par exemple par des des Auvergnats le bougnat on appelait ça l'bougnat le le le vous vous avez utilisé c' mot bougnat ? bougnat oui le charbonnier quoi enfin le bougnat c'est-à-dire celui qui à la fois était ca- le cafetier quoi celui qui qui avait sa femme sa femme plutôt et lui qui l'homme qui qui livrait l' charbon parce que nous euh vous vous chauffiez au charbon ? oui parce que on a des appa- on avait des appartements de la loi d' quarante-huit donc on avait pas les toilettes sur euh à l'intérieur les toilettes étaient sur le palier on avait des poêles à des poêles quoi pour se chauffer enfin c'était l' début des années cinquante vous voyez donc c'était le bougnat du coin qui venait nous livrer en charbon donc les cafés c'étaient dans dans la cave les Auvergnats dans la cave ouais oui+ et nous euh enfin mes parents ma mère allait chercher l' charbon euh ça j'ai ça également dans mon les seaux à charbon immeuble voilà y a encore y a plus évidemment l' charbon ah oui mais la cave la cave voilà y a encore d' la poussière de charbon bon ça c'est des souvenirs de jeunesse qui ont été assez longs ça a duré assez longtemps puisque ça a duré euh jusqu'au milieu des années soixante peut-être enfin je sais plus trop euh on avait pas la télé on avait pas enfin bon c'était une vie ouvrière vraiment ouvrière ouvrière quoi c'est c' que faisaient vos parents ? XX oui ma mère elle travaillait dans l' vingtième rue d'la Réunion et elle travaillait chez les établis- les établissements Foulon les bonbons et les dragées Foulon rue d' la Réunion ça a disparu maintenant ça a disparu les ateliers de les oui depuis oui ça a disparu et mon père était artisan euh alors lui il était artisan menuisier il avait donc une son il était à son compte puis ça marchait mal mais il était à son compte ça venait d' son père qui était portugais donc qui a qui avait trouvé cette affaire voilà euh et donc vous avez vu changer petit à petit la oui alors ça ça ça s'est passé enfin bon y avait j'ai toujours connu dans ma tête hein comment dirais-je des des Français de du Maghreb y a Nasser qu'est là donc ça tombe bien qui est qui sont qui étaient français jusqu'en soixante-deux quoi qui étaient là au début des années cinquante j' les ai toujours connus j'ai l'impression d'avoir d'avoir toujours vécu avec eux parce que ils ils étaient venus en France à la fin d' la guerre un peu pour reconstruire le pays quoi vous voyez c'est l'impression qu' j'ai moi dans dans avant ma tête la grande émigration massive avant les années cinquante les voilà voilà avant la grande émigration massive et ensuite y a une émigration africaine purement africaine Afrique de l'Ouest ou Afrique de l'Est les Maliens oui ? voilà au début des années soixante-dix quand le foyer Bara a été créé c'est-à-dire en mille neuf cent soixante-dix exactement j' crois il m' semble et donc des gens sont arrivés dans l'immeuble aussi alors euh à cette époque là non non parce que le foyer était vraiment alors si vous voulez la population d' l'immeuble c'était des une population au début+ à ma connaissance française de type européenne ensuite on a eu une population mélange avec une population maghrébine l'émigration des années cinquante cinquante-cinq cinquante-six enfin à peu près j' crois dans ces années là mais la population africaine est restée reste plutôt était restée plutôt en foyer avec le foyer Bara alors par contre dans les années beaucoup plus récentes quand j' suis revenu euh j'suis revenu à Montreuil dans les années quatre-vingt quatre quatre-vingt cinq là y avait un mixte plus important d' populations avec les populations une partie des populations africaines d'Afrique de l'Ouest ou d'Afrique de l'Est francophones qui faisaient partie d' l'immeuble avec des populations maghrébines aussi et des populations euh alors les populations indiennes et asiatiques ont commencé à arriver à ma connaissance au début des années quatre-vingt-dix vers vers les années quatre-vingt-dix quoi je n' savais même pas qu'il y avait euh une pression forte des Indiens ici j'pensais que pas forte pas forte mais c'est souvent des Pakistanais d'ailleurs enfin quand j' dis Indiens j' dis euh de type indien alors je sais pas exactement de quel pays mais de type indien d'accord et donc voilà donc quand j' suis parti on avait un vraiment un un melting pot de l'ensemble des continents des continents des continents quoi et alors ça dans l'immeuble ça ça déteint sur euh les j'sais pas les cuisines les est-ce que du coup euh vous avez l'impression que vous avez adopté aussi des façons de de manger entre autres+ euh pas pas pas complètement euh mff pas dans mes souvenirs en tout cas donc vos parents n' sont pas passés d'la blanquette au couscous ? non non mais enfin enfin les cuisines euh j'allais dire de tous les jours oui par contre on allait assez régulièrement au restaurant à Montreuil rue d' Paris là et on allait manger souvent un couscous ou on allait euh mais c'est pas allé jusqu'à c'que les qu'ça fasse une espèce de syncrétisme dans la dans la on peut pas parler cuisine d'syncrétisme oui enfin à ma connaissance vous cohabitiez bien mais mes souvenirs mes souvenirs voilà mes souvenirs d'enfance hein j'parle des vingt premières années là ne me font pas dire que y avait un syncrétisme culinaire XX culinaire XXX entre les différentes populations
et le langage ? à ma connaissance vous avez du coup adopté des façons d' parler des copains alors les façons d' parler c'est à Montreuil oui c'est bon mais c'étaient euh des des langages purement montreuillois enfin purement y a y a une population d' gitans à Montreuil qui 'est assez connue de Roms qui avait un langage particulier qu'on adoptait quand on était jeunes tout simplement il vous en reste des mots ? ouais mais c'est des trucs euh c'est des trucs incompréhensibles maintenant qu' c'est pas ah y en a qu' j'connais je sais dire gadjo par exemple oui gadjo mais c'est ça c'est assez répandu c'est des choses c'est très répandu ça oui c'est ça mais y en a d'autres qui sont i- il en connaît une partie Nasser un petit peu un petit peu euh chourave chourave oui chourave oui pour voler par exemple et on dit pas "j'ai chouravé" on dit "j'ai chourave" oh on dit "j'ai chouravé" aussi ah oui d'accord on dit aussi "chouravé" "j'ai chourave j'ai chouravé" euh y a plein y a plein d' choses comme ça mais ça revient pas parce que qui m'échappent encore qui m'échappent mais c'était vraiment spécifique un peu de de de la ville quoi hein de et ça venait un peu de du enfin de la population manouche quoi de la population vous aviez des copains à l'école ? on avait des copains euh qui représentaient euh la population d' Montreuil c'était une école très mélangée très mélangée Manouches compris ? alors non Manouches parce que Manouches même malgré leur sédentarité à ma connaissance hein et à mes souvenirs je crois qu'ils j' suis pas certain qu'ils allaient à l'école hein à l'époque hein j' suis pas certain j' peux pas vous dire oui ou non je ouais mais vous vous avez connu vous avez eu des amis des des copains euh non non j' sais pas dans d'autres lieux Manouches non ils étaient un peu à part oui hein ? tout l' reste mélangé oui oui oui mais là oui oui à part c'est comme ça que j' me souviens des des choses et pourtant le langage passait le langage passait ouais alors ils venaient y avait une règle y avait une racine euh si vous voulez c'est bon c'est c'est c'est euh comment on appelle ça c'est c'est oral quoi donc euh y a pas d' tradition écrite de de de de de+ de ce genre de phénomène quoi
euh alors vous avez dit euh "c'est pas Montreuil pour moi mes racines c'est c' quartier d' la rue d' Paris et vous c'est qu' c'est c' vous l' délimitez comment ? si si vous voulez si j' peux parler de de mes racines c'est je lie ça si vous voulez au cosmopolitisme oui de de c'que j'ai vécu j'me sens à l'aise dans ce genre de co- comment dire j' me sens enfin mes racines sont là quoi avec des gens qui viennent de d'un peu partout là par exemple là où on est actuellement c'est beaucoup plus policé enfin entre guillemets quoi si vous voulez mais j' me sens pas chez moi j' sais pas comment dire ça c'est difficile oh vous l' dites très bien c'est j' très clair j' sais pas comment dire ça oui tandis que là c'était vraiment quelque chose que j'ai connu tout petit dans lequel j'ai bien vécu ou qui m'a enrichi aussi moi d' mon côté et qui était bien quoi enfin qu'était j'me sentais à bien quoi voilà et ça s' passait sans tension y avait pas des moments ah vous avez passé la guerre d'Algérie par exemple euh ? j'ai pas senti ça du tout en soixante-deux j'avais onze ans donc y avait pas à l'école du coup euh alors je j'ai pas j'ai pas eu l'impression qu' l'O.A.S. c'est passé à Montreuil entre g- oui euh ils devaient XX pour dire les choses pas s'y sentir très bien en plus voilà non je j'ai pas eu c' sentiment qu'y ait eu des frictions entre les populations maghrébine et puis euh française de type européenne au moment d' la guerre d'Algérie surtout dans les années soixante euh ou plutôt au début des années soixante où c'était avant soixante-deux où c'était quand même entre cinquante-huit et soixante et un c'était assez difficile quand même hein bien sûr et la guerre d' et et l'armistice pour moi c' j' veux dire (s',c') est passé comme une boîte comme une lettre à la poste à mon âge j'ai pas eu le sentiment qu'y ait eu des tensions avec des gens qu'je connaissais des copains d'classe et tout ça ça jamais ça a rejailli sur et alors après pour moi dans mon expérience personnelle hein ? oui mais c'est important donc c'est c'est après dans les nouvelles vagues d'immigration ça s'est chaque fois plutôt bien passé ou est-ce que les derniers à arriver étaient regardés avec un peu d' méfiance j'ai jamais eu cette impression donc j' peux pas parce que c'est c'est c'est un point d' vue personnel Montreuil c'est cent mille habitants si vous voulez y a voilà quoi mais de de mon point d' vue ça c'est toujours fait naturellement j'allais dire
alors vous vous étiez donc d'origine portugaise à moitié par mon père par mon père oui est-ce que euh est-ce que vous étiez marqué comme ça à l'école "Le Portugais" ? non non pas du tout non j'ai pas senti parce que j'ai peut-être pas le enfin j' veux dire j' suis pas non mais même c'est c'est même pas ces questions là c'est que on a pas l'im- j'avais pas l'impression qu'il y avait ces genres de considération vous aviez gardé l' portugais ? non comme langue non malheureusement non parce que justement quand on était quand on était mômes nos parents faisaient le maximum pour qu'on s'intègre rapidement et pour ça malheureusement on perd une partie d' ses racines enfin d' ses racines maternelles ou paternelles à l'époque hein dans les années cinquante donc on s'adapte vite on apprend le f- enfin moi j'avais j'ai toujours parlé français et du coup euh on nous apprend pas on nous conserve pas n- notre langue d'origine donc euh et vous n'alliez pas non plus l'été au Portugal ? non non vous avez donc complètement rom- non parce que mon grand-père a rompu enfin totalement avec euh avec son pays euh sous à cause de la politique Salazar voilà à cause de la politique donc du coup euh il a alors j'ai des frères de mon père qui sont venus euh du Portugal en France pour le voir d'temps en temps mais c'est vraiment un souvenir très vague et ça n'a pas duré très longtemps ça n'a pas duré c'est moi qui ai fait la démarche inverse y a pas très longtemps en allant où est né mon grand-père pour essayer d' retrouver la famille voilà mais sinon là c'est vraiment une branche qui s'est qui s'est éteinte quoi qui s'est tarie j'allais dire naturellement quoi oui vous voyez peut-être que vous l'auriez gardé l'portugais si ça avait été votre mère ben peut-être que alors là j'ai pas pensé à ça mais peut-être c'est je je dis ça euh peut-être peut-être mais mais pff souvent le langage affectif du début c'est des choses auxquelles on (n') accorde aucune importance quand on est jeune enfin à mon époque et qu'on retrouve plus tard comment dirais-je en regrettant d'avoir perdu quelque chose quoi donc vous avez quand même regretté ? oui bien sûr c'est une ri- une partie d'mon identité qui qui est disparue c'est certain mais petit vous vous sentiez pas particulièrement portugais oh pas du tout du tout (XXX et du coup hein) vous n'étiez pas en train d'le revendiquer ah non non non alors absolument pas non
c'était ces identités à l'école c'était un problème ça sortait euh pour les Arabes on disait "l'Arabe le Beur" déjà ah non le Beur c'était non le Beur non c'était plus tard hein j' crois mais non j'ai pas moi j'ai pas senti ça du tout hein y avait une espèce d'harmonie euh à l'école qui était enfin c'est l' sentiment qu 'j' ai hein c'était alors ça se passait entre cinquante et un pas cinquante et un mais entre cinquante-quatre et soixante la fin des années soixante quoi peut-être j'ai jamais senti quelque enfin j' ai jamais eu le sentiment là d'avoir senti ce genre de choses d'une communauté d'une ju- juxtaposition non non c'était euh y a une fluidité entre les comportements des gens c'é- c'était naturel y avait pas ce cette réflexion qu'on vient d'ailleurs et qu'on est différent quoi j'crois qu'on s'enrichissait plutôt de cette différence plutôt que de dire de faire un blocage là-dessus quoi peut-être que c'est différent maintenant j'en sais rien mais et si vous voulez euh j'ai toujours ressenti euh la ville dans laquelle j'ai vécu où j'ai eu mes racines comme ça et ça a toujours été comme ça alors alors vous vous aviez l'impression d'faire partie d'une communauté de Montreuillois euh de Montreuillois qui avaient la chance comment dirais-je de contenir dans ses dans ses rangs des gens qui venaient de de partout d'horizons différents et qu' c'était très enrichissant donc c'était une fierté d' la ville plutôt euh plutôt pour moi ouais oui plutôt euh alors par rapport aux Parisiens justement vous pour vous y avait parce que c'est la la même ligne de métro euh donc vu de l'extérieur on pourrait s' dire y a pas une limite entre Paris et Montreuil mais y a ce nom d' Montreuil y avait sans doute la coupure politique y avait enfin des tas de est-ce que pour moi Paris c'est quelque chose d'étranger en fait oui quelque chose qui comment vous expliquer ça ? à Montreuil c'est un monde en lui-même donc à à côté enfin dans mes souvenirs quoi pas plus maintenant évidemment dans les années qui dans les dans les premières années y a Paris pff je sais pas comment expliquer ça c'était Montreuil se suffisait à lui-même pour moi vous voyez c' que j' veux dire ça petit garçon ? oui petit garçon alors après l'école primaire vous avez continué
alors ben j'ai vécu jusqu'à l'âge de vingt ans là à Montreuil mais j'me suis pas posé des questions comment dirais-je philosophiques ou plutôt politiques alors mes mes parents étaient évidemment de enfin quand j' dis évidemment étaient de gauche hein évidemment ça s'entend dès la première phrase rireinstantaneousmême à l'époque ben oui ben oui à l'époque on savait pas c' que c'était enfin on j' veux pas faire de politique mais euh le stalinisme on connaissait pas enfin tout c' qu' tout c' qu'on a découvert entre guillemets surtout quand on est baigné dans ce climat si vous voulez de militantisme après on découvre des choses bon c'est autre chose vos parents étaient militants ? moi mon père était militant ma mère non mon père était militant mon père était militant bon il a ah oui il a il est allé au S.T.O.+ il a il est allé envoyer en Allemagne enfin bon voilà quoi c'est un parcours comme beaucoup d' jeunes à l'époque ont dû ont dû donc il était militant parce qu'il a vécu une expérience qui a fait que sans sans sans avoir d'esprit critique peut-être sur ce qui sur c' qu'il défendait quoi voilà par contre moi très assez vite j'pense que sur ce plan là j' me suis rendu compte parce que j'aime beaucoup lire j'me suis rendu compte quand même qu'y avait un problème après vous voyez donc j'me suis un peu donc vous avez pris vos distances écarté voilà j'me suis un peu écarté c'est-à-dire qu'y avait une contradiction entre le discours et la réalité parce que euh comme enfant d' militant vous êtes allé aux jeunesses communistes ? non non ? non parce que justement j'ai j'ai j'ai j'ai pas accepté enfin j'aurais pu évidemment c'était c'était quelque chose de nat- ça aurait dû être quelque chose de naturel ça aurait dû être mais quand j'ai comme j'ai j'ai commencé à lire très tôt les histoires qui m'intéressaient sur le communisme et sur les autres modèles de société tout de suite j' me suis rendu compte qu'y avait un problème entre entre la réalité des choses sur le terrain et le discours quoi enfin j'me suis dit euh "ya y a quelque chose qui va pas quoi" enfin moi personnellement c'est mon analyse personnelle et j'me suis dit "j'peux pas cautionner ce ce genre de choses" c'est pour ça que que que que bon Staline est mort en cinquante-trois mais j'veux dire en cinquante-trois j'avais deux ans hein donc euh mais mais à dix-sept ou dix-huit ans j'avais quand même c'était en en en soixante-huit alors c'était en pleine euh ah oui c'est vrai vous êtes un ben vous avez pris soixante-huit dans la voilà figure si j'puis dire et malgré alors ça malgré ça soixante-huit vous êtes resté à l'écart ? ben j' suis resté à l'écart euh oui enfin c'est-à-dire que bon j'ai pleuré quand le Che est mort en soixante-sept tout l' monde a pleuré parce qu'on s'est dit c'est un moi j'étais euh vous avez rêvé à Cuba ? rêvé moi j'ai rêvé à Cuba ça c'est clair mais j'savais je j'arrivais peut-être déjà à faire la différence entre Cuba et l'Union Soviétique à l'époque parce que c'était pas encore tout à fait euh sous l'influence vous voyez la différence entre l'espoir de faire autre chose que que la corruption totale d'avant Cuba enfin d'avant c'qui s' passait à Cuba et le système soviétique qui existait déjà depuis mille neuf cent dix vous voyez essayer de faire une différence entre les deux un espoir avec le Che enfin Che Guevara qui pouvait amener autre chose dans c' modèle là plutôt que c' qu'on connaissait de de de l'Union soviétique en soixante-huit c'est-à-dire le vingtième congrès en cinquante-cinq et cetera on savait c'que c'était le stalinisme à l'époque hein on savait y a eu Prague y a eu Budapest enfin bon oui vous avez vous voyez c'est moi j'ai enfin oui Budapest j'ai évolué avec ça j'me suis dit y a eu Budapest quand même y a eu Prague j'veux dire c'est pas possible quoi on peut j'veux dire vous voyez et et et y a quand même un espoir à Cuba donc j'me suis écarté de mes pa- de mon père euh ça a été difficile ? oui c'était difficile parce que c'est c'est quand même il comprenait pas vraiment pour lui c'était un monde qui s'écroule quand même oui une remise en cause trop forte oui trop forte oui ouais quand on milite quelque part et qu'on s'aperçoit que enfin c'est quand même des millions d'personnes qui disparaissent quoi on se y a quand même vous voyez tandis que ma génération à moi a réussi à passer l' cap plus facilement en fait parce qu'elle s'est moins impliquée certainement mais en dans soixante-huit vous n'avez pas du tout été touché atteint par alors les ben si parce que j'étais comme tout l' monde XXX courant libertaire ben plutôt maoïste mais alors maoïste quand on quand on s'rend compte de c' que donc vous avez été maoïste ? ben oui mais maoïste pas trop longtemps non plus parce que quand on est on sait c'que ça a été la Révolution culturelle et le Grand bond en avant ça vous avez compris assez vite ben j'me suis dit "c'est pas possible" enfin vous voyez on est toujours on on dans un cercle où on s'en sort pas quoi sur ces modèles de sociétés et on s' dit "mais qu'est ce qu'il faut" enfin voilà quoi puis après euh quand y a des intellectuels français mais ça c'est ma réflexion aussi sur Montreuil c'est un peu avec Montreuil parce que c'est c' qui baignait mais oui bein sûr XXXXXX un peu à Montreuil hein c'est pour ça qu'j'me permets un peu d'aller euh c'est très intéressant quand des intellectuels en France étaient maoïstes à l'époque et quand on sait que euh ils ont soutenu un peu le Cambodge euh le Kampuchea démocratique j'me suis dit "mais y a un problème aussi" vous voyez y a on se heurte toujours à cette hi- à cette espèce de euh de bonjour quelqu'un entrebonjour Patrick on fait pas trop d' bruit ? alors voilà on va pas te je fais un se petit interview j'espère ah excuse-moi tu peux XX oui oui la chaise je j'reprends un siège hein oui bien sûr donc sinon j'vais prendre l'autre non non non non attends j' vais prendre merci Patrick j'me heurtais toujours à cette barrière infranchissable entre les théories et la réalité donc j'ai quitté assez rapidement le comment dirais-je le giron les groupes d' mon père organisés euh voilà parce que j'ai j'me suis dit "y a rien à faire là-dedans quoi" voilà vous voyez c'est mais tout vient d' Montreuil enfin tout vient de de là où j'ai vécu
parce que l'organisation enfin le le le oui le la gestion communiste de Montreuil était très sensible dans toute la vie quotidienne ? non c'était alors y avait un paradoxe en plus dans le modèle de société proposé et la réalité sur le terrain dans une ville comme Montreuil de gestion qui était assez bien faite vous voyez oui oui la gestion communiste on a toujours dit qu'les communistes étaient exemplaires voilà dans l' gestion de dans la gestion locale de la ville en local par contre euh et alors localement qu'est-ce qui est-ce que est-ce que qu'est-ce qui oui oui était bien justement ben c'était bien dans cette c'étaient les colonies c'étaient euh les sorties en groupe sans endoctrinement particulier pas à ma connaissance dans tout c'que j'me souviens y avait pas eu d'endoctrinement enfin c'était pas euh on emmenait pas les petits les les enfants dans les pays d' l'Est forcément quoi quoique Montreuil était jumelé était jumelé avec des est encore jumelé avec des villes de du Viet-Nam je crois et de vous n'êtes pas allé au Viet-Nam ? non mais y avait pas euh les pionniers comme on peut parler dans les pays d' l'Est quoi enfin j'ai pas ressenti (cet, cette) comment dirais-je cet cet enrôlement cet endoctrinement à la limite de petits Montreuillois qui euh auraient alors peut-être qu'y avait dans les sec- cellules du parti communiste à Montreuil ce genre de choses peut-être mais la gestion globale de la ville m'a semblé me semblait moi bien quoi on allait en colonie on organisait des choses vous voyez c'était euh oui vous insistez à nouveau sur le collectif il faut faire la différence entre sur le collectif le collectif positif la partie positive du collectif vous voyez sans euh prise prise en main de de l'état d'esprit enfin de de de l'esprit critique des gens quoi c'est l' sentiment qu' j'ai sur les vingt premières années qu' j'ai vécu à Montreuil de cinquante à à quand soixante-dix vous êtes revenu ? ben euh quand j' suis revenu le monde communiste avait dis- enfin pas disparu mais oui y avait aut- c'était autre chose euh Montreuil n'est plus communiste ? non ça c'est les Verts maintenant c'est euh Voynet qui oui mais depuis depuis pas très longtemps très peu d'années oui très peu XXX ben aux dernières élections mais comme Brard Jean-Pierre Brard n'est plus enfin est est un dissident enfin c'est compliqué ah c'était déjà un dissident un dissident du Parti Communiste machin oh c'est c'est compliqué donc ça avait déjà beaucoup évolué mais pas sur la gestion d'la ville parce qu'on fait beaucoup d' logements sociaux on fait beaucoup d' choses positives vous voyez y avait quand même il faut pas non plus être bêta et puis euh être anti-communiste primaire mais j' veux dire la gestion d' la ville est relativement bonne on peut dire globalement elle correspond au type de population qui réside à Montreuil ou qui résidait à Montreuil
qui résidait c'est en train petit à petit de voilà s'embourgeoiser beaucoup d' cadres moyens ben écoutez quand j'ai vendu mon appartement moi je le je l'ai vendu cher relativement par rapport au prix où j'avais acheté et j' l'ai acheté deux fois plus cher que l' prix où les g- où les propriétaires précédents l'avaient acheté donc euh donc on a beau militer c'est la sélection naturelle entre guillemets de l'argent on a beau lutter contre non j'ai l'impression qu'à Montreuil maintenant quand je suis parti même avant qu' je parte y avait une large population j'allais dire de la bourgeoisie moyenne c'qu'on appelle bobo entre guillemets des gens qui gagnent pas mal d'argent mais qui votent à gauche comme on dit c'est idiot à dire ça mais je sais pas population bobo quoi qui qui ont acheté des des choses à Montreuil qui sont inachetables pour le le voyou quoi deux cent mille euros trois cent mille euros un appart donc petit à petit les gens sont quand même en train d' partir alors voilà la population s' transforme pour ça la rue d' Paris s' transforme il y a la B.N.P. qui s'est installée des grosses entreprises qui s' sont installées il y a Air-France qui s'est installée vous voyez la ville change alors elle change en en f- comment dirai-je en sélectionnant la population par l'argent en gros les gens qui achètent maintenant ben il faut qu'ils aient des revenus hein quand même hein et alors euh l'autre chose c'est vous avez dit qu'votre père était artisan qu'est-ce que c'est devenu euh ah ben il a fait faillite il a fait faillite alors il a fait faillite euh j'allais dire euh si j'me trompe pas euh au début des années soixante-dix il a retrouvé un travail de menuisier rue d' Paris justement euh ben juste rue d' Paris y avait une euh une entreprise de menuiserie qui a fermé depuis déjà qui a fermé aussi oui vous avez vu reculer aussi ça s'est transformé euh
oui la transformation s'est faite euh avec le temps disons qu' l'immigration a participé un peu à la transformation du quartier aussi puisque là quand vous allez rue d' Paris vous voyez y a beaucoup d' kebabs de choses comme ça de boucheries musulmanes et de choses comme ça c'est c' qu'on trouve maintenant de façon euh comment dirais-je j' sais pas comment exprimer ça de le charcutier est remplacé par un voilà boucherie euh une boucherie halal voilà oui c'est une réalité chaque fois parce que la population change parce que la population change oui d'accord voilà c' que j'ai connu dans ma jeunesse moi ça n'existe plus ça s'est fait mais ça s'est fait par vagues immi- migratoires euh successives c' que vous disiez dans les années cinquante euh et là vous au niveau du Maghreb ou soixante-dix n'avez pas eu de regrets sur la la disparition du du commerce XX non mais c'était pas euh une préoccupation particulière quoi moi disons qu' maintenant si j'ai envie de de trouver un boucher traditionnel à Montreuil je sais où il faut aller mais bon il faut qu' j'en fasse pas mal quoi bon c'est c'est comme ça voilà mais c'est comme ça voilà c'est tout c'est c'est vous mangez des côtelettes et voilà c'est pas non c'est quoi XX c'est pas un problème de non non non c'est c'est voilà du jambon rire brefinstantaneousdisons
non non non non mais c'est une transformation si on parle de transformation d' quartier vous voyez c'est c'est euh alors par contre là ils sont en train d' construire des immeubles dès qu'ils ont une place apparemment ils sont en train d'mettre des des immeubles de bureaux j'sais pas si vous avez remarqué qui remplacent un petit peu tous ces tous ces petits commerces ou des ateliers ou des ateliers alors les ateliers alors r- à Montreuil rue d' Paris ou aux alentours du quartier Robespierre il y avait énormément d'ateliers il reste une cheminée un peu plus haut là sur la gauche qu' vous avez peut-être vue avant la salle des des congrès là qui était construite il y a quelques années où y a l' Salon du livre il reste une cheminée devu debout c'était euh c'était un un ensemble d'usines et d'ateliers qui était très fréquentes à Montreuil dans les années cinquante même derrière là où ils ont construit où y a une partie de de de de de l'administration qui s'est installée là au truc des immigrés là tout ça c'était tout ça c'étaient des ateliers avec des grandes cheminées vous savez euh qui étaient là moi c'était ma c'est c'que j'avais dans ma jeunesse donc tout ça ça a totalement disparu il reste un bougnat là sur le en front là qui va disparaître aussi vous voyez c'est il reste plus rien moi dans ma vision d' ma jeunesse très prime prime-jeunesse hein de de de concret quoi y a ça a disparu quoi et je m' demandais j' sais pas c'que vous en pensez euh il devait y avoir une culture ouvrière fière de son de son appartenance de son appartenance ouais est-ce que ça ça n'a pas volé en éclat si avec ces dernières années si si parce que le monde a changé enfin le les mais c'est peut-être antérieur encore à c' qui s'est passé en quatre-vingt-neuf ou quatre-vingt enfin la fin du communisme à l'Est ça ça a été fondamental j'pense enfin j'ai l'impression je sais pas mais j' suis pas j' suis pas un politicien ou mais ça c'était quelque chose qui s'est terminé quoi voilà ça c'est fini maintenant faut passer à autre chose j'pense qu'à Montreuil ça a eu certainement des des répercussions le le P.C. a un virgule neuf pour cent enfin j' veux dire tout ça c'est un monde qui s' termine je pense et qui a eu dans le le la vie des gens à Montreuil forcément euh ça a été un un des facteurs certainement de de de d'un changement d'mentalité je pense je pense et un peu mélancolique et un peu mélancolique tout ça forcément on est toujours mélancolique de ses racines de c' qu'on a de sa jeunesse enfin en c' qui m' concerne c'est et alors de toute façon vous vous n'êtes donc pas resté ouvrier euh non
vous avez donc eu une scolarité j'imagine de bon élève moyen j'ai j'ai j'ai j'ai aucune non j'ai j'ai pas du tout de de diplôme voyez contrairement j'ai j'ai juste mon certificat d'études primaires et ensuite j'ai commencé à travailler à l'école tout de suite pff ça c'est passé comme ça sans oui elle est passée sans que j' m'en aperçoive en gros oui j'ai fait c' qui f- sans qu' ça vous intéresse plus que ça plus que ça et sans qu' vous soyez marqué ni en bien ni en mal voilà par voilà c'était vraiment quelque chose de plat oui la vie se passait à l'école oui de façon euh et je nous on a eu la chance à notre génération d'avoir de participer à la reconstruction donc euh euh c'qu'on appelle les Trente glorieuses hein donc on a eu toujours du travail vous voyez c'é- c'était plus facile de commencer dans la vie à notre époque sans diplôme et de pouvoir entre guillemets faire son trou quoi enfin faire sa carrière que la génération suivante je pense bien sûr donc j'ai on a on a jamais eu j'ai jamais eu de problème vous avez commencé à travailler juste après l' Certificat d'Etudes oui très jeune puisque j' fais j' fais partie des longues carrières ben à quinze ans j'ai mes premiers mes premiers euh enregistrements de trimestre sont en soixante-cinq donc à soixante-cinq oui cinquante et un vous êtes plus jeune que moi quatorze ans et vous avez travaillé avant moi voilà donc vous voyez c'est c'était mais c'était un peu alors à Montreuil mais dans les villes ouvrières ou dans les quartiers ouvriers je crois la à ma connaissance la majorité des jeunes qui qui avaient ce parcours quoi alors vous avez commencé à ma connaissance en usine ou tout de suite alors j'ai commencé à travailler un peu en usine euh quelques mois mais j'ai eu l'opportunité en informatique je l'ai saisie et et voilà vous êtes un informaticien voilà depuis euh depuis toujours depuis toujours oui avant qu'le mot informatique existe même donc euh voilà
euh donc euh vous vous avez été baigné aussi quand même dans un milieu plurilingue même si vous vous n'avez pas gardé le oui plurilingue c'est le mot le portugais c'est le mot parce que à Montreuil on parlait un peu toutes les langues on parlait euh bon l'arabe dans la rue on parlait l' français bien sûr mais on parlait aussi l'africain à partir des années soixante-dix les dialectes africains du type malien ou voilà on parlait euh le portugais on parlait l'italien donc peut-être le polonais ça ça et même le polonais ça j' m'en souviens pas trop mais vous voyez y avait vraiment un j'ai baigné un peu dans ça et ça ça vous a les gens utilisaient donc les les langues on entendait dans la rue oui oui absolument ça vous a plutôt fait plaisir d'être d' entendre oui toutes ces langues plutôt et vous avez attrapé des des bouts d' langues non non pas du tout non c'est pareil hein c'est coexistence oui mais pas pas euh appropriation enfin pas curiosité euh de la langue par contre de curiosité des traditions des traditions enfin de la de la culture quoi par exemple sans la langue oui+ pas ben quoi par exemple au niveau culinaire la religion oui la religion les traditions vous vous pouvez en dire deux mots ça ça m'intéresse parce que on entend tellement d' choses sur mon dieu mon dieu ben oui la religion ça m'arrive c'est-à-dire non non mais la religion euh qu'est-ce que c'est qu' la religion qu'est-ce que c'est que enfin moi je suis euh chrétien mais chré- cath- catholique oui donc euh mais j'allais dire parce que alors encore une fois c'est un c'est un comment c'est un un paradoxe entre le militantisme de de mon père et ma mère qui qui tenait absolument à c' que je fasse ma communion et qu'je sois baptisé vous voyez donc vous avez fait votre communion ? donc j'ai fait ma communion avec beaucoup d' ferveur ? non non avec la montre euh au bout d' la communion ? non c'était pour les cadeaux oui ben c'est ça oui seulement voilà excusez-moi oui les garçons avaient une montre oui c'est ça hein ? non vraiment c'est vous voyez mais sans avoir conscience vraiment de c'que ça représentait d'accord donc connaître d'autres cultures c'est connaître d'autres religions et s'intéresser euh euh à la genèse de ces religions et ces choses là vous voyez enfin tout c'qui essayer d' comprendre l'autre vous en avez parlé avec vos voisins par exemple ? oui bien sûr oui ça c'est très intéressant pareil pour les les religions animistes africaines qui sont intéressantes aussi parce que donc ça c'est donc ça pouvait être des thèmes de conversation d'immeuble c'est vous voyez bien sûr absolument c'était euh ça faisait partie des thèmes principaux de de de de de communication aussi ah oui cet cet aspect là parce que c'est c'est confronter les différentes personne cultures ne voulait vraiment convertir l'autre ah non non y a pas d' prosélitysme l'autre mais y avait oui enfin moi j'ai pas senti d'prosélytisme de la part de des gens avec lesquels je discutais et moi j'en faisais pas évidemment puisque et chacun racontait voilà c'que c'était pour lui voilà voilà voilà ça permet d' comprendre pas mal de choses
oui et du coup ça veut dire que par exemple les les voiles des femmes ne vous ont pas agressé vous n'avez pas jugé que c'était enfin ici y a enfin a- alors y a une exception quand même c'qui m' c'qui m'agresse c'est le le le voile c'est pas l' voile c' qui m'agresse la burka mais totale c'est-à-dire euh mais ce y en a pas beaucoup ici ? mais non mais y en a mais j'en connais j'en connais hein avec les gants oui j'ai vu une personne avec des gants ben ça je comp- ça je je dis euh je peux pas comprendre donc ça enfin ça m'agresse quand même ça vous n'avez pas eu je sais même pas je suis dans votre immeuble ? je suis à à dix kilomètres de ça quoi enfin à dix-mille lieues de ça quoi c'est vous n'avez pas dans votre entourage proches des gens qui non du tout du tout du tout du tout non mais ça c'est c'est c'est comme c'est très personnel si vous voulez c'est pas voilà c'est personnel c'est des choses personnelles c'est pas X j' suis allé travailler au Maroc là y a y a quelques temps chez les à Casablanca les jeunes femmes la plupart sont pas voilées du tout quoi enfin voy- vous voyez c'est pas enfin c'est pas c'est pas quelque chose de en tout cas ça ça n'était pas un thème de ah non non non non non non non non non non non non non c'est découvrir important XXXXXXXXXXX découvrir une culture différente à travers la religion essentiellement parce que c'est quand même quelque chose euh alors qu'elle soit religion monothéiste ou un athéisme quelcon- ou un ou des religions africaines plus euh animistes vous voyez animistes voilà c'est ça qu'est intéressant c'est parce que ça tout ça ça fait une culture complète ça fait des comportements la façon d' se comporter d'être et ça va a- ça engendre ça englobe ça englobe une morale aussi des choses que qui qui nous permettent de comprendre quand même euh c'que représente une culture quoi en fait donc c'est très intéressant et dans Montreuil au moment des fêtes religieuses est-ce que ça les uns et les autres s'invitaient ? vous êtes été invité à la rupture du jeûne non non X j'ai pas j'ai pas souvenir de ça et même dernièrement quand j'étais encore à Montreuil non vous coe- sans sans qu'y ait d'esprit communautaire de la part des personnes hein mais euh non mais on coexistait euh tranquillement ça nous empêchait pas d'aller déjeuner les uns avec les autres mais c'est mais euh on a pas participé j'allais dire comment dirais-je concrètement euh à la fête religieuse quoi et vos enfants euh mon fils habite à Montreuil et j'ai un un d' mes fils qui habite à Montreuil là ils auraient vous pensez à peu près la même vision que vous ? ah ouais Dany oui ils sont bien ils ont leurs ah lui il euh copains leurs potes même Montreuil c'est sa ville (mais, X) ouais ouais ouais ouais d'ailleurs quand on est parti il était euh X quand on s'est dit "il faut qu'on s'occupe de notre petite fille" voilà donc euh on l'a fait pour ça il était un peu surpris pace qu'il sait bien qu'on qu'on est chez nous ici quoi voilà donc euh donc lui il vit à Montreuil ben depuis depuis trente ans maintenant et lui euh ben j'en ai un autre qui est qu'est plus qu'est pas à Montreuil hein mais lui il est à Montreuil et puis voilà quoi d'accord il est chez lui avenue Pasteur c'est à à la Mairie oui je vois où c'est avenue Pasteur mm
euh est-ce que les les difficultés économiques de récentes enfin qui vous avez parlé des Trente glorieuses oui oui ouais ouais on en est loin euh ça a changé quelque chose dans la dans la vie du quartier dans la autant que vous puissiez voir est-ce que vous est-ce que vous diriez que alors euh pff j' sais pas pff je je je j'ai pas ça a pas marqué ça ça m'a pas interpellé parce que j'ai comment dire enfin j'ai pas été confronté là où j'ai vécu aussi bien étant plus jeune y avait pas d' difficultés économiques enfin étant plus jeune mais là dernièrement là sur les quinze dernières années où j'ai vécu à Montreuil j'ai pas été interpellé par ça par ce problème euh et au travail c'est pas les banques se portent bien donc euh on a au travail c'est-à-dire oui euh est-ce que le je n' sais pas la peur du chômage est quelque chose de pour moi ? de non j'parle pas pour vous globalement ? en général globalement comment alors elle est présente bien sûr oui vous sentez ça je pense elle est elle est liée à la socié- à la à la comment dirais-je à la situation économique au modèle de société euh capitaliste c'est c'est certain mais l'incertitude donc c'est un thème qui revient alors nous on en parle juste alors si on ramène ça au quartier ou à la vie dans les quartiers à Montreuil j' vous dis c'était pas un thème de discussion particulier voilà c'était ça alors on ma question discutait on faisait oh on discutait oui oui non non c'était pas enfin à ma à mon à ma à mes souvenances hein et vous n'avez pas euh été témoin ou votre femme de je n' sais pas moi de comportements euh chez les marchands là "ah non c'est trop cher pour moi j' peux plus !" euh les gens n'évoquent pas "XX j'peux plus acheter d' viande ou XX" j'm'en j'm'en j'm'en souviens pas d' ça pas plus pour le l'essence l'auto là c'est passé ah ben si dernièrement oui dernièrement ben si non mais là c'est pas lié forcément à la vie d'un quartier si vous voulez c'est vi- c'est c'est lié d'abord au prix d' l'essence et c'est lié aussi aux revenus de chacun des des alors effectivement X dans dans les quartiers mais quand vous disiez "la population a changé" j'ai et c'est vrai qu' j'ai vu évoluer la population vers des gens quand même qui avaient plus de moyens oui donc qui avaient moins de préoccupations économiques qu'avaient moins d' préoccupations économiques donc c'étaient pas les thèmes de discussion euh comment dirais-je privilégiés dans les années suivantes où j'ai vécu à Montreuil où j' suis revenu à Montreuil vous voyez où la population a évolué quoi et quand j'étais plus jeune c'était pas une c'était pas ma préoccupation vraiment euh personne n'en parlait tellement pas à ma connaissance c'était pas
mais justement alors euh petit garçon donc vous vous avez dit que l'école c'était pas votre préoccupation majeure non pas comment c'était particulièrement non une enfance de de petit garçon à Montreuil ? à Montreuil c'étaient c'étaient les copains oui donc on était dans la rue dès qu'l'école ouais ouais était finie oui on tournait euh on était entre copains dans la rue rue d' Paris euh j' vais pas dire du matin au soir mais parce que les parents enfin ça dépendait des parents aussi certains parents euh avaient un minimum de discipline où il fallait quand même pas passer son temps dehors quoi donc mes parents en faisaient partie donc y avait un cadre qui était fixé alors vous aviez droit à quoi ? par les parents tout d' même mais j'avais des copains qui pouvaient euh vous voyez le cadre était différent suivant chaque famille donc moi j'étais quand même limité à j'pouvais aller j'pouvais avant déjeuner ou avant dîner avant l'dîner rester avec mes potes euh après dîner euh voilà avant l' à partir d'un certain âge c'était l'heure du dîner voilà en gros sept heures du soir oui retour à la maison c'est ça c'est ça oui en gros et ap- après dîner alors ça c'était euh avec l'âge qui évoluait mais jusqu'à peut-être douze treize ans euh j'avais pas l' droit d' sortir après d- après dîner quoi après bon euh et alors dehors vous faisiez quoi qu'est-ce que c'était des conneries des jeux des bêtises des bêtises c'est quoi ? ben je sais pas euh pff d'abord petit ben petits oh oui (XX, j' sais pas) c'était vélo patins oui c'est ça vélo patins on sonnait aux portes des gens ou vous voyez des choses XX des choses classiques qu'on a l'habitude de faire quoi en mettant un portefeuille là dans la rue puis on tirait avec un quand les gens s'baissaient pour l' ramasser enfin vous voyez c'est des trucs euh puis après c'est après vous avez des souvenirs comme ça ? oui oui oui absolument le coup du portefeuilles ah oui oui ça vous l'avez vraiment fait ah oui on l'a fait oui çà c'est c'est clair j'ai ces souvenirs là embêter les gens avec les sonnettes mais ça bon c'est tout l' monde l' a fait hein (peut-être, bref) après plus tard alors c'étaient les blousons noirs c'est-à-dire qu' c'étaient les les bastons quoi
y avait des bandes ouais y avait des bandes oui et vous vous étiez dans une des bandes la bande de Robespierre contre la bande de Bel Air ou euh la bande du parc Montreau euh du Bel Air ? du Bel Air oui au-dessus de au-dessus de euh au-dessus du cimetière le quartier du Bel Air là là là ça bastonnait fort et et donc euh oui parce que j' trouve qu' les gens là se font toute une histoire pour les coups d'poings échangés euh entre bandes de jeunes non c'est d' la rigolade enfin c'est pas d'la rigolade mais bon j' veux dire c'est des on sent qu'ça a toujours existé hein ? bien sûr bien sûr alors là par contre c'est entre deux ça ça a commencé à quel âge ? là c'est entre deux quartiers peut-être de villes différentes proches tandis que là c'était entre différents quartiers de la même ville oh quinze seize ans quand vous dites bandes vous étiez combien ? oh j' sais pas nous on était une dizaine oui une quinzaine donc une quinzaine de copains qui se retrouvaient qui s' retrouvaient tout l' temps on discutait j'sais plus d' quoi (X, bon) des conneries quoi c'est enfin c' qu'on pouvait ce dont on pouvait parler à l'époque de Salut les copains euh de des yéyé vous voyez c'est c'était surtout notre puis d'un territoire entre guillemets qu'il fallait éventuellement défendre si y avait les mecs du bel Air qui venaient et ils étaient interdits d' territoire entre guillemets oui on les connaissait donc donc ça bastonnait alors on y avait des provocs des machins vous voyez c'est mais ça a jamais été grave dans l' sens où ça a jamais donc vous n'avez jamais été en danger voilà jamais vraiment en danger on sentait pas y a pas d' danger pas comme maintenant où c'est et à mon avis plus important y avait pas d' drogue à l'époque trafic de drogue à l'époque à mon époque à moi quand j'étais plus jeune attention parce que après peut-être qu'à Montreuil mais ça je sais pas y a peut-être eu des endroits où la drogue a circulé certainement partout je pense hein partout oui mais à mon époque j'ai pas souvenance de ça dans les années cinquante soixante et euh alors vous avez parlé d'Salut les copains euh S.L.C. Salut les copains oui c'est oui oui Tête de bois Age tendre et tête de bois enfin j'me souviens un peu vaguement donc vous avez écouté l'émission ah oui oui ça on était on était fans on était fans on s'habillait comme Johnny on enfin voilà quoi on vous voyez c'est y a un espèce de vous aviez une moto ? mimétisme comment ? vous aviez une moto ? non j'ai jamais eu d' moto d'accord c'est les parents qui n'voulaient pas ou non c'est une question financière une question d'argent même avec le premier salaire X non ça a pas suffit non non non non c'était ric rac à la maison quand même enfin c'était voilà j'ai jamais manqué de rien hein mais bon mais vous vous souvenez d' l'impression d' manquer d'argent ? non enfin d'argent je n' manquais de rien seulement j'avais pas le vous n'aviez pas d'argent d' poche ? voilà j'av- bon quand j'ai commencé un peu à travailler si mais j' veux dire euh ou alors j'étais pas porté par la moto peut-être que si si c'est pas c'est pas un truc qui me mobylette oui on avait des mobylettes vous voyez ou des solex peut-être mais pas d' motos des grosses motos euh mais voilà c'est ma question c'étaient les bandes ça tournait pas aussi autour de de d'accessoires entre guillemets ? oui enfin de défis euh avec les motos ou avec les X ben des courses des XX ben peut-être pas j'ai pas l'imp- non c'était des surtout des la de préserver son quartier quoi enfin de préserver comment dire de si de on a son quartier quoi voilà donc on les autres ne s'y hasardent pas non normalement enfin ceux qu'on ou sinon c'est du défi voilà là ça c'est un défi c'était à l'époque un défi vous voyez et ça s'passait comment ? mal non c'est pas ça euh vous-même vous êtes allé au oui bien sûr Bel Air euh ben c'est justement vous alliez vous un défi XX on parle promener voilà c'est ça on parle de défi mais à à dix ah ben oui ben sinon c'est pas la peine ça veut dire que tout seul vous n' pouviez pas y aller ? ben ça veut dire que c'était ris- beaucoup plus risqué alors là par contre oui fallait être fallait qu'la bande soit là quoi et pourquoi vous avez arrêté ? le monde a changé rireinstantaneouspeut-être sans ça au moment d' votre mariage une vie après c'est fini de travail enfin voilà après quand on travaille on est dans le XX c'est c'est fini quoi vous savez les les amis les copains euh la racine la racine de la de la racine d'où on est né où on a vécu jeune on l' garde j'pense enfin quand on a été bien quand on était bien quelque part on garde ça par contre les les copains on peut les perdre de vue très vite quoi oui et vous voyez c'est et cette bande de de copains d' quinze ans vous avez tout perdu oui tout tout vous n'avez plus perdu du tout c'est d'autres amis voilà d'autres complètement oui complètement complètement complètement au moment où vous avez commencé à travailler ça n'allait plus c'était pas non c'était un une autre vie une vie différente vous voyez c'était autre chose après on j'me suis marié on a eu un un enfant euh voilà c'était fini on a déménagé vous voyez ça c'était autre chose c'est autre chose qui démarrait quoi en fait mais au retour vous avez retrouvé des gens de votre enfance non à Montreuil non non j'ai découvert d'autres personnes qu'étaient aussi intéressantes vous voyez y a toujours cette continuité dans cette ville de de de bien d'être bien quoi quelle que soit l'époque en fait
alors j'ai j'ai une série d' petites questions un petit peu euh sur son équipement euh de Montreuil quand vous êtes re- revenu vous étiez content de c- de c'qu'y avait vous sentiez qu'il manquait des choses vous savez tout c'qui est équipement culturel sportif espaces verts je sais pas non j'pense que enfin ça c'est plus tard oui j'avais XX j'avais l'impression qu'au niveau enfin culturel si mais culturel orienté enfin entre guillemets j' veux dire donc vous n'aviez pas envie d'vous en servir
hhinstantaneousben pffinstantaneousc'que j'aimais dans le dans la dans la partie culturelle de Montreuil c'est y avait énormément y a toujours énormément de spectacles qui font référence à la population c'est-à-dire que beaucoup de de spectacles africains ça c'est très bien vous y êtes allé ? ah oui bien bien sûr ça c'est il faut profiter d' ça qu'est-ce que c'est des spectacles africains ? ben ce sont des ce sont des groupes par exemple des griots ? ce sont des groupes africains avec des des mo- des instruments typiquement africains genre calebasses euh genre kora vous voyez enfin tout c'qu'est instruments africains et et le rythme donc la culture donc la musique surtout la musique la culture donc euh tout ça c'est intéressant maintenant euh aller aller à des spectacles au cinéma non mais j' veux dire où où c'est orienté poli- politiquement j'veux dire un théâtre qui reste où ça arrivait aussi très militant très militant ça ça m'intéresse moins quoi vous n'alliez plus toujours Brecht parce que bon parce que euh Gorky euh ben oui c'est enfin Brecht ça peut être intéressant sauf (si, XX) d'un certain côté quand même mais mais euh mais Mère Courage j'veux dire c'est tous les ans Mère Courage voilà c'est voilà c'est ça si vous voulez vous voyez c'est bon alors c'qui m'intéressait c'était la culture différente de la mienne les spectacles tout ça c'est très dynamique à Montreuil y a beaucoup d' choses comme ça et ça c'est vraiment vraiment très bien c'est ça la l'intérêt d' la ville à Montreuil de la vie à Montreuil vous voyez c'est être confronté à des cultures différentes à tous les niveaux quoi et ça c'est bien ça enrichit vraiment et ça la municipalité aide oui oui oui là y a y a vraiment euh pas d' problème là là là pour c'est les bibliothèques vous avez lu alors la bibliothèque de la mairie moi j'y étais abonné depuis euh j'passais mon mon temps à aller à la bibliothèque hein y a énormément d'ouvrages y a toujours des thèmes qui reviennent toutes les deux trois semaines tous les mois on change de thèmes donc tout ça c'est très dynamique ça c'est bien fait c'que j'ai- j'aimais pas c'était les thèmes ça veut dire des par exemple la Commune de Paris des des lectures non des petites expos oui y avait des expos y a des expos y a quand j' dis y avait c'est pas en deux ans oui qu'ça qu' c'était y a des expos y a des des des expos sur des thèmes donc ça vous vous y vous y participiez oui j'aimais bien ça dépend des sujets ça dépendait des sujets vous voyez vous m' donnez envie d'y aller d'temps en temps non mais c'est vrai c'est ça dépendait des mais ça ça a toujours été dynamique et et on découvre plein d' choses là c'est vraiment donc la bibliothèque ça c'est formidable de dans cet endroit ? enfin pour moi à la bibliothèque de Montreuil y a X elle est vraiment très intéressante y en a plusieurs hein y a Robert Desnos à côté mais y a surtout la grande bibliothèque à, XX) la Mairie juste c'est juste à côté d'la Mairie d' Montreuil c'est oui oui non c'est vraiment euh enfin très intéressant enfin on s'enrichit on apprend des choses et enfin d' compte c'est c' qui c'est c' qu'il faut quoi les équipements sportifs vous vous en êtes servi ? enfin le le club athlétique de Montreuil est un club très connu en sp- en athlétisme hein ils sont et vous ? premiers en France hein alors à Montreuil moi j'ai fait un peu d' football mais c'était pas euh non j'm'en suis pas vraiment servi ni les gamins non vos deux fils oui non non mais mon fils euh Mat n'est pas très euh mon premier fils n'est pas très sportif
euh et des espaces verts est-ce que ça c'est développé après je crois parce que les préoccupations des des munici- enfin Dufriche qui était maire avant Brard hein ils étaient vraiment à fond dans le comment dire comment expliquer ça culture ouvrière oui mais euh plutôt à fond dans l' militantisme vous voyez c' que j' veux dire sans qu'je sache exprimer vraiment c'est c'qui passait en c'étaient les luttes sociales avant d' s'occuper du reste entre guillemets quoi mais en même temps vous avez dit finalement enfin je je vois c' oui y a c'est une contradiction parce que y a tout c' qu'il faut à Montreuil c'est bien euh vous voyez y a la le le paradoxe entre les les deux quoi et et j'ai l'impression que les les rues piétonnes les rues pié- euh on parle de rues piétonnes à Montreuil y en a pas vraiment hein c'est des rues semi-piétonnes où les voitures n'ont pas l' droit de telle heure à telle heure enfin bon c'est pas la vraie rue piétonne mais quand même c'est un effort les les les les pistes cyclables ça c'est développé tard à Montreuil moi j'ai pas connu de pis- de pistes cyclables avant euh le début des années deux mille et les gens vous voyez c'que j'veux dire étaient plutôt contents une fois qu'on l' faisait ou ben oui bien sûr hein oui mais pourquoi c'est pas venu avant alors vous voyez alors qu' la municipalité euh vous voyez i- on sent qu'la prise de conscience de ce genre de choses elle s'est faite tard plutôt plus tard que que qu'elle aurait dû oui à mon avis hein ? d'accord plutôt plus tard donc en s' disant
(XX en s'disant) les voitures se garent partout sur la c'était l' bordel à Montreuil hein ! j' veux dire que les rues pas très propres aussi il faut l' reconnaître tous ces efforts là n'ont pas été la propreté c'était pas euh un objectif premier non mais bon c'est c'est agréable de enfin de pas marcher dans vous voyez c'est bon c'est pas
ah ben de pas marcher comme vous avez dit dans rireinstantaneousles animaux à Montreuil ? ben c'est partout y a beaucoup d' chiens ? oui partout mais c'est pas Montreuil spécialement j'pense que là c'est vraiment euh un phénomène plutôt général quoi et vous en j' sais pas si on peut l'adapter pensez quoi ? à une ville ouvrière comme Montreuil ça vous en pensez quoi des chiens ? des chiens ? des chiens dans la ville des chiens dans la vie oui enfin euh moi j' veux dire "occupons-nous des gens et après des chiens rireinstantaneousenfin j' sais pas comment dire ça c'est idiot de dire ça vous l' dites très bien donc vous êtes rireinstantaneouspas spécialement un ami des chiens à quatre pattes parce qu'il y a trop de déjections ? mais c'est même pas c'est même pas ça en fait c'est y a des priorités quoi j' veux dire enfin ça c'est autre chose mais j'veux dire bon c'est sûr que mais y a pff j'ai pas j' comprends pas ça j' veux dire y a y a on dépense beaucoup d'argent pour (ces, ses) animaux familiers c'est très bien hein j'ai un chat moi vous voyez ah alors quelque vous êtes pris en contradiction là oui exactement vous avez un chat mais mais malgré tout il est nourri d' qu- on se dit comment le chat rireinstantaneousben de croquettes mais XX vous faites comme tout l' monde oui oui j' fais comme tout l' monde et pourtant je sais que c'est pas euh voilà qu'y aurait autre chose à faire avant d' faire ça mais le le chien oui ça m'gêne des fois à Montreuil c' qui m'a gêné aussi c'est c'est la propreté des rues pendant un moment bon euh mais c'est pas d'la faute de de la municipalité c'est X pas avoir l'esprit citoyen peut-être pour euh je sais pas vous voyez donc les gens sont pas très soigneux et n'étaient pas très soigneux peut-être à une époque ça j' l'ai ressenti on peut pas être bien dans sa ville tout l' temps sans qu'y ait des des des comment dirais-je des c'était un problème dans votre immeuble les parties communes par non rapport euh non là non les gens étaient les gens étaient citoyens avaient un comportement citoyen donc c'était pas euh oui c'était pas euh y avait quand même ah oui j' vous disais les pistes cyclables elles sont apparues très tard dommage mais bon c'est bien il faut par contre euh les panneaux voltaïques à Montreuil ils sont bien développés grâce à Brard (XX, voilà) vous voyez +enfin bon y a des choses bien des choses comme partout j'veux dire c'est ça doit être lié quand même aussi à la pression des des conseillers municipaux si si la population en fait une priorité ou pas ça doit jouer un rôle peut-être que dans l' budget municipal il est prévu euh de développer ce genre de d'énergie alternative je sais pas vous voyez c'est une question de effectivement de de de de municipalité là cette fois-ci en l'occurrence
je reviens à mes chiens rireinstantaneousoui oui euh indépendamment des problèmes de de priorité ou pas ça n'a jamais été un problème les chiens agressifs les rottweilers vous n'avez pas j'ai pas senti ça non
hein c'est d'une certaine façon vous décrivez une ville paisible oui une ville qui n' a pas de absolument de problèmes de sécurité non j'ai jamais eu d' problèmes de écoutez depuis qu' je suis à Montreuil je je enfin bon j'ai j' suis allé ailleurs mais sur mes cin- j'ai cinquante-huit ans j'ai dû passer euh cinquante ans à Montreuil peut-être et donc jamais vous jamais jamais vous vous êtes vu j'me suis jamais senti XXX peur de Montreuil j'me suis jamais senti en insécurité à Montreuil jamais et vos enfants non plus jamais non plus ils n'ont jamais eu d'problème jamais jamais donc c'est ah c'est pas du tout lié aux populations ça n'a rien à voir contrairement à c'qu'on voudrait nous faire croire des fois c'est jamais jamais jamais vraiment jamais d'accord vous voyez
euh j'ai une question sur les le mode de circulation enfin vous en avez un peu parlé avec les la piste cyclable mais vous circuliez comment à Montreuil ? alors dans dans dans dans ma jeunesse là euh dans les années cinquante on prenait l' métro hein on circulait en métro ou alors euh en mobylette si j'me souviens les vieilles mobylettes les M.B.K. là et puis ben après euh après c'est c'est c'est l'métro c'est essentiellement l' métro tout d'même oui les transports en commun j' veux dire oui si possible mais euh les courses ah oui vous aviez les alors on faisait les courses en voiture alors der- euh sur les dernières années on faisait les courses en voiture moi j' faisais mes courses à Monoprix à la Croix d' Chavaux de la mairie où j'habitais j'allais j'allais en voiture faire les courses parce qu'y a tellement de bon y a un volume oui puisqu'on les faisait une fois par semaine y avait un volume important donc euh on avait pas vraiment l' choix quoi donc circulation en voiture et pour circuler en voiture à Montreuil surtout Carrefour en coeur de ville maintenant c'est pas bien donc ça c'est la voiture pour le une fois par semaine les courses le travail c'était à côté alors le travail c'était à pieds j'allais travailler à pieds en règle générale d'accord ou alors en vélo parce que j'avais un V.T.T. pendant un moment ou alors en trottinette parce que j'avais une trottinette aussi vous voyez y a ah mais j'évitais d' prendre la voiture oui euh euh donc ça c'est l' travail et l' dimanche ? avec les enfants vous faisiez euh quand j'étais tout petit ou quand non quand oui non non au contraire quand ben si j'ai bien compris quand vous étiez petit mais j' sais pas non en fait qu'est-ce qui s'passait qu'est-ce qu'on faisait le qu'est-ce qu'on faisait le dimanche ? je sais plus pff d'accord y avait pas la voiture familiale ah non non les enfants dedans et on s'en va au bois d' j'ai pas souvenir de ça oui dans ma prime jeunesse et vous alors comme père qu'est ce qui s' passe le dimanche avec vos enfants ? alors quand mon fils est né j'étais plus à Montreuil donc j'étais euh en Seine-et-Marne donc j' l'ai j'l'ai élevé tout seul en fait hein et euh ben le le le dimanche on sortait oui on allait s'promener on allait dans les bois dans les forêts euh donc la voiture la voiture la voiture pour aller s' balader le dimanche la voiture et quand j' suis revenu à Montreuil ben mon fils était autonome hein on on on allait à Paris on a fait beaucoup on était abonnés au Louvre donc on allait souvent au musée on allait on aimait bien ça les musées les expositions les choses comme ça mais sans prendre la voiture (cette fois-ci, XX) ou on marchait dans Paris on faisait les quartiers vous savez "Paris à pieds" y a des bouquins vous avez fait "Paris à pieds" systématiquement oui des balades dans Paris voilà y a "Paris à pieds" balades de Paris à pieds donc on faisait une balade un jour on s' trouvait un petit resto on faisait une balade et puis la semaine d'après on faisait une autre balade Paris à pieds c'était très agréable on découvre des coins qu'on connaît pas forcément voilà d'accord donc là aussi y avait pas la voiture non c'était plutôt et et Paris ? Paris et Paris vous intéressait comme ville finalement oui finalement oui après avoir dit "c'est ailleurs" c'est ailleurs voilà c'est mais c'est ailleurs dans la jeunesse hein mais après évidemment c'est quand même Paris XX quand on s'intéresse un peu aux choses on est un peu curieux et y a quand même pas mal de choses à faire à voir enfin vous se- vous vous serviez aussi des des spectacles parisiens ou c'étaient plutôt les musées les non alors les spectacles on en a fait très peu c'est plutôt les musées ouais plutôt les musées on allait au Musée d'Orsay très souvent on allait euh à l'Institut du Monde arabe très souvent parce qu'on était abonnés aussi on aimait bien ça on aime bien vous avez été vous continuez ? oui mais on a plus de mal parce qu'on habite en banlieue en banlieue un peu plus loin donc il faut qu'on vienne là du coup il faut qu'on prenne la voiture pour aller à Paris vous voyez parce que c'était plus pratique vous allez à Montreuil à Branly euh alors non on est on est allé à Guimet au musée Guimet on aimait bien aussi mais le le Musée de des arts premiers oui on l'a pas enco- pas encore non on l'a pas fait donc c'est pas encore un d' ces jours ben si on si on avait continué à vivre à Montreuil j'pense qu'on l'aurait fait mais là euh là du coup on va moins on va moins à Paris du coup là (d'où, douce) et harmonieux quand même hein ? vous aviez votre oui très harmonieux Paris comme j' sais pas lieu de haute culture culturel oui voilà XXX et puis Montreuil pour la convivialité la convivialité et la culture la culture la culture quotidienne oui XXX non c'est très très euh très agréable c'est c'est on a toujours eu Montreuil pour moi ça a toujours été une ville agréable sans souci enrich- très riche très enrichissante euh alors vous avez parlé des courses à Monoprix et vous vous êtes servi aussi des petits commerçants de quartier du marché ? vous (alliez, allez) alors marché au marché ? on allait au marché aussi ou alors on allait chez le le le petit commerçant arabe chez l'Arabe comme XX le petit commerçant arabe quand on avait oublié un truc ça c'est voilà on parce qu'il est ouvert le soir il est ouvert le soir jusqu'à minuit une heure du mat c'était pratique quoi mais bon c'était vraiment en cas de c'est l'dépanneur dépanneur c'est l'mot et les Canadiens ils appellent ça des dépanneurs ils appellent ça des dépanneurs d'accord nous on dit l'Arabe mais d'accord le dépanneur ben le dépanneur alors donc c'était enfin ça faisait partie d'un tout oui hein y avait le marché le marché ? parce que y avait des produits exotiques on pouvait acheter des produits exotiques des machins quand on a XX quand on voulait manger exotique aussi on on allait au marché ah vous m'avez dit qu'vous n'avez pas changé d'cuisine si quand même ! si ben c'est-à-dire que c'était pas enfin c'était pas on si quand même oui et si qu'est-ce que vous avez changé alors ah la cuisine africaine couscous mais couscous moi j'ai toujours mangé du couscous hein à Montreuil oui XX quand j'étais môme y avait toujours on achetait non on achetait la non vous alliez enfin quand j'étais môme chez le au restaurant voilà quand jusqu'à vingt ans bon par contre après quand j' suis revenu à Montreuil euh au marché on achetait des des produits mais on a jamais fait l' couscous nous on on allait pour le couscous on allait au resto d'accord mais pour qu'est-ce vous (allez, alliez) acheter justement ben tout c'qui est africain j'achè- je sais pas du colombo par exemple pour oui donc la poudre vous achetiez la poudre on a- on achetait les ingrédients pour pouvoir du colombo ou alors pour pouvoir faire des plats africains du mafé ou des choses comme ça vous savez vous voyez des choses comme ça non le mafé ou alors j' vois pas ou le le mafé c'est un plat africain oui à à base d'huile d'arachide ou on allait à on achetait des accras on achetait des choses qu'on faisait vous voyez ou alors de de la bouffe chinoise aussi toute faite là toute faite vous voyez et les fruits vous avez changé et ouvert aussi j' sais pas les mangues oui les X toujours on achète toujours des fruit exotiques enfin toujours on achète beaucoup d' fruits exotiques parce qu'on aime bien oui donc quand même y a beaucoup d' choses qui Nasser au téléphone recouvre presque la voix de l'enquêtricepreviousben la culture la culture si vous voulez c'est normal que on intègre quelque part une culture différente et c'est bien parce que ça veut dire quand même que euh à à tous les niveaux quoi oui absolument ben sauf la langue parce que la langue c'est compliqué peut-être c'est difficile mais euh euh la culture la culture différente il faut l'in- il faut un peu l'intégrer enfin j' sais pas c'est euh c'est pas quelque chose qui passe comme ça sans
et euh pour pour c'qui est alors de des informations sur le quartier sur la ville y a un quotidien que vous avez lu ? que je lusais que je lisais toutes les semaines qui est qui est comment dirais-je édité par la mairie depuis euh je crois des décennies il me semble que j'ai toujours connu moi j' parle pas de ma période jusqu'à vingt ans je sais pas j'pourrais pas vous répondre mais après oui j'ai toujours connu moi j'ai toujours connu ce quotidien voilà et c'est à travers ce quotidien qu' vous savez qu'y a les concerts bien sûr y avait tout dedans y avait même un endroit où y avait la parole à l'oppo- au aux groupes d'opposition donc là c'était nickel quoi y avait tout c' qui fallait pour savoir vivre la vie des différents quartiers d' Montreuil ça c'est euh c'était votre moyen d'information vous n'aviez pas besoin d' compléter par euh je n' sais pas par internet vous avez ben fonda- ben fondamentalement non c'était largement pour moi suffisant si vous voulez euh pour voir la vie des quartiers globalement quoi y a des comités d'quartier à Montreuil ? comme y a à Paris ? mais je j' crois pas qu'on peut parler on peut alors c'qu'est "comités d' quartier" euh non c'est moi qu'appelle ça comité d' quartier euh euh j'me trompe de nom j' crois qu' c'est euh mais enfin les habitants qu'on réunit où une fois par an tout l'monde peut venir discuter une fois par an y a le fameux repas d' quartier ah repas c'est autre chose ça ça c'est autre chose mais ça vous participiez ah oui oui ah c'est c'est agréable parce qu'on peut dé- découvrir des gens qu'on voit jamais même dans l'même immeuble parce qu'on voit pas tout l'monde forcément hein on é- X les trois immeubles où on était bon là on voyait des gens qu'on connaît pas forcément quoi vous faisiez ça sur l'trottoir ? non non dans la cour y a une cour y avait une cour qui nous permettait d' faire ça ça c'est c'est très agréable c'est très convivial en plus mais c'est pas c'est pas forcément nécessaire à Montreuil mais c'était un quelque chose en plus quoi X c'était pas convivial sinon l'information sur les quartiers à Montreuil c'était vraiment à travers ce ce quotidien quoi enfin ce cet hebdomadaire pardon vous voyez parce que quand on est dans un quartier on s'intéresse à son quartier c'est idiot XX c'est pas idiot justement et les autres quartiers on les zappe un peu quoi et et vous pouviez euh essayer d'intervenir sur tel ou tel point vous l'avez fait ? non je n' sais pas moi "faudrait nous planter des arbres" euh "faudrait" non non non+ à partir du moment où vous avez été désenchanté euh hhm petit rireinstantaneouspar les années soixante-huit ça se (vous avez vécu, XXX) votre oui y a ça j'pense parce que c'était tellement euh c'était c'était un un un choc si vous voulez qui qui m'a fait dire bon c'est c'était voilà quoi si parce que c'est un choc important quoi peut-être que ça vient des racines de ça d'un désengagement viennent de là certainement viennent de là certainement quand on découvre une monstruosité alors qu'on croyait un paradis un paradis entre guillemets j' caricature hein mais si vous voulez c'est quand même un choc important donc euh effectivement après ça m'a vous voyez ça n'empêche de de vivre une vie d' quartier oui visiblement c'est c'que hein vous avez mais euh de de voilà quoi c'qui pour moi pour nous était euh largement suffisant écoutez moi j' crois que c' que vous m'avez raconté donne je sais pas j'espère hein parce que voilà c'est pas très j'ai fait c'que j'ai pu avec les souvenirs que j'ai eus quand même une idée très intéressante de votre rapport XX avec le quartier euh est-ce que il vous semble que j'ai oublié des choses essentielles dans mes questions ? non j'pense que ça correspond vraiment à une vision c'est grâce à vous hein parce que vous aviez vraiment des choses à dire oui c'est ça correspond à une vision euh que j'ai moi de de de c'que j'ai vécu à Montreuil oui en tout cas c'est une vision sympathique ça donne envie d'venir y vivre oui ben écoutez euh non c'est très agréable hein vraiment c'est c'est ma ville mes racines bien écoutez j'espère que ben j' vous remercie ça m'a fait du bien de discuter avec vous d' ça sur ce sujet là merci beaucoup